Vive les voyages !

( Suite aux articles de Mme Roxanne Harvey et la réponse de M.Réjean Martin dans le Nouvelliste récemment.) 

Le rôle des parents.....permettre à leurs enfants d'aller plus loin qu'eux.

Je viens de lire mon ami Réjean qui suggère à Mme Harvey de « Dissuadez sa fille » pour participer à un voyage en Europe dans le cadre d'une activité organisée par une école secondaire. La réaction de Mme Harvey de considérer grandement ce projet pour sa fille est juste et sage. Les commentaires et suggestions de Réjean sont quelque peu mal adaptés et passéistes.

Pour mon père et beaucoup de parents de l'époque industrielle, je pense que le désir qu'ils avaient étaient de travailler pour donner la chance à leurs enfants de faire des études supérieures à celles qu'ils avaient eues, qui pour l'époque consistaient à savoir lire et écrire et pouvoir signer leur nom en lettre, au lieu d'une croix. Mon père a gagné sa vie dans le bois et à l'âge de 50 ans, il a rejoint la ville avec sa famille pour un emploi de gardien et concierge dans une industrie locale. Jamais il n'a hésité à favoriser que les enfants puissent aller à l'école et profiter de connaissances nouvelles. Fallait voir le plaisir qu'il avait à me remettre quelques dollars pour bénéficier de quelques activités spéciales qui nous sortaient de l'école pour nous ouvrir à d'autres horizons. Et, lorsqu'en 1963 j'ai gradué de l'École Normale à Trois-Rivières, il était bien fier de moi.

Pour ma part je suis un des profs de l'école secondaire Val-Mauricie, qui ont mis sur pied ce programme de voyages à l'extérieur. Des échanges linguistiques d'abord avec des gens de l'Ontario et de la Colombie Britannique. Ensuite, pourquoi pas l'Europe. Depuis 1990, des centaines d'étudiants et d'étudiantes ont découvert dans la réalité concrète des pays, des musées, des explorations des expériences qui seront toujours des « plus » pour leur engagement futur. Pendant plus d'une année, les élèves se préparent à ces aventures de découvertes. Des levées de fonds, des responsabilités, des partages, des apprentissages au leadership, etc. Bravo aux professeurs qui ont pris la relève et qui continuent encore à organiser ces voyages.

Bien que Mme Harvey ne soit pas encore allée en Europe, je suis certain qu'elle va encourager sa fille à participer et à faire plus que sa part pour joindre le groupe. C'est sûr qu'il serait souhaitable que tous les élèves participent, mais comme dans toute chose, les inégalités existent et les entrepreneurs se démarquent. Le prochain voyage de Mme Harvey sera peut-être en Europe, dans quelques années avec sa fille.

Comme le mentionne Réjean, il y a beaucoup de façons de se cultiver avec les moyens audio-visuels qui nous environnent : les livres, la télévision, les films, etc. Mais rien n'égale le concret d'un voyage. Mieux vaut goûter le plat que de lire la recette dans un livre, ou de regarder les chefs les préparer à la télévision.

Je souhaite à Réjean un beau voyage. S'il y croit vraiment, il trouvera les moyens d'économiser et de le réaliser.

André-Jean Bordeleau, Shawinigan, secteur sud.